L’EAU, FORCE MOTRICE
Depuis des temps immémoriaux, les habitants de la commune et du département en général utilisaient l’eau des rivières pour assurer la force motrice des nombreuses usines de soie.
Sur la commune, ce ne sont pas moins de 9 ateliers plus ou moins grands qui utilisaient cette force.
Le principe général était de construire un barrage sur la rivière tout en créant une amenée d’eau par un canal qui alimentait une roue produisant les besoins moteurs pour la filature et autres ateliers de scierie, tourneur sur bois, …
C’est ainsi que le barrage de Beaume sur l’Ardèche et le barrage sur la Fontaulière ont été édifiés pour alimenter les nombreux ateliers de moulinage de la commune.
De nos jours, il reste encore quelques témoins importants de ce patrimoine industriel qui a disparu au cours du XXème siècle par l’avènement de l’électricité et des fils synthétiques.
LE MURIER ou L’ARBRE D’OR
Le mûrier a été l’objet d’une véritable vénération du temps de la grande époque de la sériciculture (élevage du ver à soie)
L’arbre d’or est resté longtemps un élément économique important du paysage cévenol et vivarois.
Ancré dans nos terres cévenoles, cet arbre a généré un immense et ardent élan vital apportant une période de prospérité aux populations, juste récompense des durs travaux accomplis par plusieurs générations paysannes.
Les plus anciens documents qui attestent de la sériciculture en Ardèche remontent à 1234 où l’on «expédiait du port de Marseille des ouvrages de soie provenant des Cévennes».
C’est surtout à partir de 1601, sur les conseils du célèbre agronome ardéchois, Olivier de Serres, qu’Henri IV donna une importance considérable à la sériciculture par une politique volontariste.
Vers 1660, Colbert donna encore un nouvel essor à celle-ci permettant de faire vivre une population ardéchoise en pleine expansion.
Il fallut le terrible hiver de 1709 qui gela une grande partie de la châtaigneraie ardéchoise pour que les paysans cévenols se tournent vers la plantation massive du mûrier et l’élevage du ver à soie tout en conservant les châtaigniers pour les besoins vitaux : ne les a-t-on pas appelés « arbres à pain »
Il y avait en Ardèche environ 2 millions de mûriers en 1853 ; de 1720 à 1856, la production séricicole battait son plein, les activités liées à la soie connaissent un essor fulgurant apportant une véritable richesse dans le pays.
Utilisant la force motrice de l’eau des rivières, les usines de soie sont nombreuses ; en 1850, il y a en Ardèche plus de 350 usines de moulinage ou de filatures employant environ 13000 personnes.
A partir de 1856, la production chuta brutalement due à une terrible maladie du ver à soie, «la pébrine» qui décima les élevages.
Le déclin de la sériciculture avait sonné.
En 1869, avec l’ouverture du canal de Suez, les produits d’Extrême-Orient viennent concurrencer la production française, ce qui entraîne la chute du prix des cocons.
Découragés par ces différents échecs, les agriculteurs délaissent peu à peu la culture du mûrier pour se tourner vers d’autres plantations, la vigne en particulier, notamment dans le sud Ardèche.
Au début du XXème siècle, l’invention des textiles artificiels portera un dernier coup, fatal celui-ci, à l’industrie séricicole. Peu à peu, l’industrie de la soie périclitera entraînant la fermeture des usines, favorisant l’exode rural et l’abandon des terres cultivables.
Malgré le regain partiel d’activité des usines textiles par l’introduction du fil artificiel, la deuxième moitié du XXème siècle aura été le témoin de la disparition quasi totale de cette activité industrielle de l’Ardèche.